La découverte et la fouille
A 400 m au nord-ouest du village de Boiroux, une sépulture gauloise à inhumation occupait une fosse rectangulaire creusée dans la roche en place. Elle renfermait trois amphores, des armes et de la céramique. Les trois amphores vinaires italiques calées contre l'angle sud-est, sont à l'origine de la découverte. La fosse mesure 3,90 m de long, 1,90 m de large.
Les objets découverts dans la tombe permettent de la dater de la seconde moitié du premier siècle av. J.-C., et plus particulièrement entre les années -30 et -15
Malgré l'absence de vaisselle de bronze, les dimensions de la fosse, la présence d'amphores, d'armes et de nombreuses céramiques autorisent le rapprochement de la tombe de Boiroux avec les sépultures aristocratiques du Berry.
La fouille de la tombe.
La découverte fortuite de trois amphores italiques, au cours d'un labour en janvier 1992, est à l'origine de la fouille d'une riche sépulture gauloise. Les trois amphores étaient appuyées dans l'angle d'une fosse.
Sous 20 cm de terre végétale, la fouille a fait apparaître une fosse rectangulaire longue de 3,95 m et large de 2 m. Bientôt les différentes parties de la fosse apparaîssent nettement. La partie centrale, large de 70 cm, est comblée de terre brun-noir. De part et d'autre, elle est délimitée par des pierres alignées formant un coffrage. Ces pierres, disposées en vrac, devaient, lors de leur mise en place, s'appuyer contre une surface dure en matière périssable.
A une cinquantaine de centimètres de profondeur, reposant sur le rocher, divers objets sont apparus. Quatre vases et une pointe de lance occupaient l'extrémité ouest de la fosse. A environ 1 m. vers l'est, se trouvait un manipule de bouclier, un couteau à anneau et une petite assiette.
Au-delà, huit récipients bas et ouverts étaient disposés en ligne, pratiquement dans l'axe de la fosse. L'un d'eux recouvrait une fibule en fer. De part et d'autre, le long de la paroi, se trouvaient huit vases et trois bols.
A l'exception des amphores, le défunt et le mobilier funéraire étaient placés dans un coffrage de planches de 3m sur 0,70m et profond de 0,35m, maintenu aux angles par des tiges plates en fer fixées par des clous ; l'espace entre les parois de la fosse et le coffrage avait été comblé de pierres et d'arène.
En raison de l'acidité du sol, les ossements du défunt avaient totalement disparus.
Des traces de fibres végétales conservées par l'oxyde de fer des objets en contact avec le fond de la fosse suggèrent la présence d'une litière.
Interprétation.
Dessin D. Dussot (DRAC).
Le coffre de bois fut mis en place en premier. Les ferrures qui maintenaient les angles du coffre, les clous et le remplissage qui l'entourait permettent d'en restituer les dimensions (0,70 m sur 3,05 m.). La hauteur des parois ne devait guère dépasser 0,27 m.
Aucun indice ne témoigne de la présence d'un fond ; en revanche, l'étude du comblement du coffrage prouve l'existence de planches posées horizontalement en guise de couvercle.
Dans les sépultures avec lance, celle-ci se trouve généralement à droite du défunt, ce qui indique ici que la tête se trouve à l'ouest, ce que peuvent confirmer les trois céramiques fines présentes à cet endroit. La présence d'armes suggère une tombe masculine.
Les céramiques alignées dans l'axe de la fosse devaient être déposées sur l'abdomen et les jambes du défunt.
Les vases à provisions étaient disposés le long des parois nord et sud de la fosse. La présence de nombreux pollens de céréales présents dans leur comblement confirment cette fonction (offrandes alimentaires).
L'analyse pollinique des sédiments du centre de la fosse montre que des fleurs, campanulacées et rosacées, étaient déposées volontairement à cet endroit.