Le mobilier archéologique de la tombe gauloise de Saint-Augustin.

Un abondant mobilier accompagne le défunt. 25 céramiques se répartissaient dans la fosse ainsi qu'une fibule en fer et des armes : une lance, une poignée de bouclier, et un coutelas.

Quatre ferrures en fer forgé se trouvaient aux angles du coffrage en bois.

La céramique

Quelques céramiques en place.

La partie médiane de la tombe. En haut, les récipients ouverts probablement posés sur les jambes du défunt, au milieu à gauche, le coutelas, en bas des vases à provision.

Ecuelle grossière non tournée.

Bol tourné, avec un décor à la molette sur sa partie supérieure. Il se trouvait aux pieds du défunt.

Bol peint placé à la tête du défunt. Des lignes horizontales rouges ornent la partie supérieure.

Ce vase balustre, orné d'un décor ondé, se trouvait à la tête du défunt.

Vingt-cinq vases se répartissaient dans le coffrage en fonction de leur usage.

A la tête, étaient déposées trois céramiques tournées particulièrement soignées : un petit vase balustre portant diverses moulures et une bande ondée, une écuelle décorée à la molette et un bol beige à lignes horizontales peintes en rouge.

Aux pieds, se trouvaient cinq vases non tournés et une petite jatte tournée, décorée à la molette.

Cinq céramiques de forme ouverte, disposées en ligne, sur l'axe longitudinal de la fosse, paraissaient avoir été déposées sur les jambes du défunt. Une assiette et une jatte en terra nigra sont tournées alors que les autres (écuelles à bord rentrant) ne le sont pas.

Six autres céramiques, non tournées, étaient disposées à la droite du défunt, le long de la paroi sud du coffrage, et une autre contre la paroi nord.

Jatte tournée à surface polie.

Vase grossier, non tourné.

Les amphores

Les trois amphores groupées dans l'angle de la tombe contenaient de la terre fine et noire provenant d'infiltrations. Leur forme est identique bien que leur pâte soit différente : pâte rosée pour l'une, rouge pour l'autre et brun rouge pour la dernière.

Malgré l'absence du bord, les caractères morphologiques des parties subsistantes (pied élevé, panse cylindrique, épaulement bien marqué) permettent de les classer parmi les amphores italiques de type Dressel IB.

Utilisées pour transporter du vin d'Italie, elles se répandent en Gaule vers le milieu du Ier siècle av. J.-C. et sont présentes jusqu'au changement d'ère.

Les trois amphores dans l'angle de la fosse.

Les objets métalliques

Les armes et la fibule.

1 - Le couteau est forgé d'une seule pièce. La lame, brisée à son extrémité, possède un seul tranchant. La poignée, longue de 11 cm, se termine par un pommeau annulaire. Il devait mesurer plus de 26 cm.

2 - La lance, longue de 32,5 cm, possède une douille de 11 cm. L'arête saillante de la nervure médiane lui assigne une section cruciforme. Une lance comparable, découverte à Agen, daterait des années 50 à 20 av. J.-C.

3 - Le manipule de bouclier en tôle de fer martelée conserve des traces de bois fossilisées par l'oxyde de fer. Chaque extrémité possède un rivet en fer à tête discoïdale. De chaque côté, la tôle à été rabattue pour former une poignée en forme de U.

4 - La fibule (objet utilisé pour attacher le vêtement) possède un ressort bilatéral à 4 spires. L'ardillon, brisé, s'engageait dans le porte ardillon ajouré, partiellement brisé. Ce type de fibule date des années 60 à 10 av. J.-C.

Deux des quatre ferrures.

Les quatre ferrures forgées du cercueil, sensiblement identiques, sont des plaques de fer longues de 25 à 28 cm. Elles conservent des vestiges de clous aux extrémités.

Les tissus.

Des traces de tissus, fixés par les oxydes de fer, subsistaient sur la fibule et sur la pointe de lance.

Le fragment de tissu observé sur le porte ardillon de la fibule présente un effet de diagonale correspondant à un tissu croisé. Il présente 8 fils de 0,6 à 0,8 mm au centimètre. Sur l'ardillon, le nombre de fils de 0.5 mm de diamètre atteint 12 à 15 par centimètre.

La pointe de lance était entourée d'un tissu croisé, relativement grossier, présentant un fil simple d'un diamètre moyen de 0.9 mm. Ce tissu peut appartenir à un fourreau destiné à protéger les tranchants.

Les traces de tissu sur la pointe de lance.

Les analyses.

Cinq échantillons de sédiments ont été prélevés :

Les échantillons 1 et 3 présentent un cortège pollinique très proche, de même que les échantillons PR 73 et PR 79. Tous les échantillons renferment une forte proportion de graminées et de céréales, ces dernières étant plus largement représentées dans les échantillons 73 et 79 qui correspondent au contenu de céramiques. Les céréales présentes dans ces vases constituaient des offrandes alimentaires. En outre, la très forte représentation de rosacées et de campanulacées caractérisent l'échantillon PR1.

Il ressort de ces analyses que le paysage, à la fin de la période gauloise, était relativement ouvert avec des zones de prairies humides associées à des aulnes et des coteaux boisés peu denses avec chênes, hêtres, bouleau et tilleul. Les cultures sont attestées avec des céréales et du sarrazin.

La forte présence de graminées dans la fosse correspondrait à un lit d'herbes et de paille. Les pollens de campanulacées et de rosacées au centre de la fosse permettent d'envisager un dépôt de fleurs qui aurait eu lieu entre juin et août.

Ces analyses ont été réalisées par Laurence Marambat au laboratoire Archéolabs (réf. ARC 93/R1403P)