En Limousin, l’existence d’un cadre topographique bien particulier, mais aussi des moyens restreints nécessités par la construction d’une digue vont considérablement favoriser la multiplication des ces plans d’eau au sein des fundi lémovices. Ainsi, en Limousin, de nombreux domaines agricoles possèdent des étangs, dont les traces sont encore visibles aujourd’hui.
La présence d’anciennes chaussées d’étangs situées à proximité de vestiges de constructions antiques a été observé pour la première fois en Combrailles, à l’est de département de la Creuse.
La chaussée d’étang, située à 500 m en amont de la villa, construite à un endroit où le vallon se rétrécit fortement, mesure 65 m de long pour une hauteur actuelle de 4,5 mètres.
Construite en terre, elle s’évase largement à la base ou elle atteint 25 m de large. Le ruisseau actuel s’échappe par une échancrure ouverte en limite nord-ouest de la chaussée.
Un relevé topographique a permis de retrouver précisément les limites du plan d’eau. Sa longueur totale atteint 250 m mais sa partie principale s’inscrit dans un rectangle de 150 m sur 125 m. Sa surface occupe 2,5 hectares avec une hauteur d’eau de 4 m à la digue.
A titre de comparaison, la surface de l'étang des cars (Saint-Merd-Les-Oussines, Corrèze) et de celui de la villa de Cujasseix (Rougnat - Creuse) atteint respectivement 3 hectares et 3,3 hectares.
D’un point de vue domestique, ces étangs constituent avant tout une réserve pérenne d’eau, élément indispensable au bon fonctionnement du domaine agricole. Cette fonction utilitaire est particulièrement bien mise en valeur par certaines sources littéraires, notamment par Varron dans l’économie rurale : Ceux qui veulent avoir des troupeaux de canards […] doivent d’abord, s’ils le peuvent, choisir un lieu marécageux car c’est là ce qu’ils préfèrent. À défaut, on choisira de préférence un emplacement où se trouve un lac ou un étang.