Les marques postales de
Haute-Vienne : 1849-1871
Le premier timbre poste de l’histoire est émis le 1er mai 1840 au Royaume-Uni, à l’initiative de Rowland Hill, réformateur du système postal. Son usage consiste à faire payer l’expéditeur et non plus le destinataire, comme auparavant. Le destinataire pouvait toutefois refuser la lettre et les fraudes étaient évidentes
Le Penny Black représente le profil de la reine Victoria.
Le 30 août 1848 paraît le décret instaurant le timbre-poste en France. Le public est averti qu’à dater du 1er janvier 1849, la taxe des lettres établie d’après la distance parcourue est supprimée et remplacée par une taxe fixe et uniforme de 20 centimes pour toute lettre circulant à l’intérieur, dont le poids n’excèdera pas 7 grammes et demi, et quelle que soit la distance à parcourue dans toute l’étendue de la France, de la Corse et de l’Algérie. Plus loin, le décret précise (...) Le public reste libre d’affranchir ou de ne pas affranchir ses lettres ordinaires ; Cet usage restera largement utilisé durant plusieurs années, en particulier les 5 premières où la taxe correspondait au tarif d'affranchissement.
La réalisation du premier timbre est confiée au graveur général des Monnaies, Jacques-Jean Barre : il propose une représentation de la République sous les traits de Cérès, la déesse romaine des moissons, symbole de fertilité.
Le tarif du 1er janvier 1849 distingue les lettres adressées dans une même ville,
la lettre à l'intérieur de l'arrondissement postal d'un même bureau pour laquelle le tarif de 1830 reste applicable.
Normalement un losange grillé prévu par la circulaire n° 2 du 3 janvier 1849 était apposée sur le timbre pour l'annuler et empêcher sa réutilisation. Sa mise en service, à partir du 10 janvier, s'étend à l'ensemble du mois. En attendant, le cachet à date sera le plus souvent utilisé. Elle a la forme d'un losange aux angles aigus mesurant 20,5 x 20,7 mm. La grande diagonale mesure 27 mm environ, la petite 20,5 mm. Elle a été utilisée jusqu'en janvier 1852.
La circulaire n° 33 du 20 décembre 1848 prévoit qu'un timbre 2, correspondant à 2 décimes sera apposé sur les lettres simples taxées à 20 centimes.
Le changement de tarif du 1er juillet 1850 qui porte la taxe de base de 20 à 25 centimes rend ce timbre inutilisable. Il est remplacé par le 25 centimes bleu puis retiré de la circulation le 29 octobre 1850. Le tarif de 25 centimes s'applique également aux lettres en port dû. Une taxe tampon 25, en creux, est appliquée au droit de l'enveloppe. Sa fabrication est envisagée par le registre de délibération des postes du 28 mai 1850 (archives nationales de France F9020113) et la circulaire n° 34 du 20 juin 1850.
A compter de 1852, le losange grillé sera progressivement remplacé par les timbre oblitérant à petits chiffres ... Un timbre de nouveau modèle dont la surface armée de pointes coniques, puisse pénétrer le papier. .... Ce nouveau timbre portera en son centre un numéro conventionnel qui aidera, au besoin, à reconnaître l'origine des lettres. ... Circulaire n° 77 du 1er janvier 1852.
Le timbre utilisé est le Cérès 25 c émis le 1er juillet 1850 puis le Prince Président Louis-Napoléon émis en septembre 1852.
les tarifs pour l'expédition d'une lettre affranchie par un timbre vers un bureau partout en France sont ramenés à 20 centimes. Par contre, la lettre non affranchie (en « port dû » par le destinataire) est taxée 30 centimes, probablement pour inciter les expéditeurs à payer le port en utilisant les timbres. (Loi du 20 mai 1854, Circulaire n° 12 de 1854).
Le changement de tarif du 1er janvier 1862 n'aura pas de conséquences pour les lettres simples échangées entre 2 bureaux.
La défaite de Sedan où Napoléon III est fait prisonnier le 2 septembre 1870 provoque le remplacement des emblèmes impériaux par le retour de la Cérès de 1849 décidée le 28 septembre 1870 et effectif en octobre alors que Paris est assiégé par les armées prussiennes depuis le 19 septembre. Ces timbres, dits du siège de Paris, ne sont donc pas distribués en province.
Pour faire face à la pénurie de timbres, ordre est donné, le 19 octobre 1870, à la Monnaie de Bordeaux de fabriquer des timbres-poste semblables à ceux de Paris. Ces timbres, non dentelés et de médiocre qualité paraitrons entre début novembre 1870 et la mi-mars 1871. Les employés ignorent en effet les procédés de fabrication des timbres et utiliseront la lithographie et des papiers de diverses qualités.
Dans l'attente du changement tarifaire du 1er septembre 1871, des solutions très diverses et parfois surprenantes voient le jour.
Cette présentation s'achève au 1er septembre 1871, date d'un nouveau changement de tarif qui fait passer le prix de la lettre locale de 10 à 15 centimes, celui de la lettre de bureau à bureau de 20 à 25 centimes ...