L'objectif recherché lors de la constitution d'un fichier documentaire, ou banque de données, est de recueillir un maximum d'informations et de permettre leur étude par diverses méthodes d'analyse des données (FENELON, 1981; GINOUVES, 1978; DESHAYES, 1970).
L'analyse d'un objet peut se faire à différents niveaux, chaque modalité d'un caractère pouvant être elle-même subdivisée. Ainsi, cette analyse peut se limiter à la présence ou l'absence d'anse. Mais, dans d'autres cas, il peut apparaitre nécessaire de préciser les points d'attache, la section, le nombre de nervures, etc... Un des premiers problèmes à résoudre est donc de déterminer le niveau auquel doit s'arrêter l'analyse.
En théorie, il conviendrait donc d'abaisser ce niveau de façon à obtenir une description très précise. Deux problèmes peuvent alors se présenter :
2 - L'état des documents ne permet pas toujours d'obtenir des renseignements précis. Ainsi il est difficile d'examiner la pâte de céramiques intactes sans en prélever un échantillon. Toujours dans le même ordre d'idée, la description de la couleur ou du traitement de la surface de céramiques brûlées sur le bûcher d'incinération n'est pas toujours possible. Lorsque cette lacune de l'information se renouvelle trop fréquemment, l'intérêt documentaire du caractère concerné diminue considérablement.
Trois méthodes d'étude de la céramique ont été examinées :
J.-C. GARDIN (1976) propose une analyse permettant une description concise et pécise de poteries quelconques sous un angle morphologique en vue de la constitution d'un fichier sur cartes perforées. L'auteur fixe de nombreuses règles pour définir les critères en utilisant des symboles mnémotechniques. Comme il le précise lui même, cette méthode s'applique essentiellement aux descriptions morphologiques en vue de la constitution d'une banque de données. Sans préjuger de son efficacité, nous l'avons trouvée très lourde à utiliser.
La méthode de classification de la céramique non tournée protohistorique du Languedoc Méditerranéen se prête plus aisément à l'étude de simples fragments de vases qu'à celle de formes entières (Dedet, 1975, fig. 2 à 4).
Pour notre part, ayant choisi de travailler sur des céramiques archéologiquement complètes, nous avons préféré utiliser la méthode proposée par H. BALFET (1968) en l'adaptant à la description de la céramique gallo-romaine. Certains travaux plus récents nous ont également apporté des éléments de réflexion supplémentaires (RIGOIR, 1968 ; PERICHON, 1977 ; SANTROT, 1979 ; TUFFREAU-LIBRE, 1980) Cette méthode offre l'avantage d'utiliser un langage descriptif directement compréhensible.
Toutefois, la description de céramiques, aussi précise soit-elle, ne remplace pas la représentation graphique. A partir d'un vocabulaire précis et clairement défini, elle facilite seulement l'analyse d'un ensemble. A l'opposé, le dessin ne peut, à lui seul, rendre compte de l'analyse morphologique. Il est en effet souvent possible de décrire une même forme de plusieurs façons.
L'étude des céramiques communes du Limousin nous a conduit à élaborer un modèle de fiche descriptive (fig. 6). Cette fiche permet de recueillir un nombre raisonnable d'informations prêtes à être utilisées à l'aide de programmes informatiques étudiés au chapitre suivant. Elle comprend quatre parties :
I - Les caractères d'ordre général.
II - La description morphologique de chaque partie du récipient.
III - La description de la pâte et des techniques de fabrication.
IV - Les principales dimensions.