Les gobelets
Le terme de gobelet correspond à un récipient élevé à ouverture large.
Il se place naturellement entre les jattes et les pots. En effet, ses proportions hauteur/diamètre
correspondent à celles des pots alors que ses proportions diamètre maximum/ouverture
sont celles des jattes. S'agissant ici d'une classification typologique, nous exclurons tout
critère fonctionnel dans la mesure où, pour certains, le terme de gobelet désigne un récipient à boire.
Au moins un des récipients rangé dans cette catégorie, muni d'un bord épais, ne pouvait satisfaire à cet usage.
La troncature de l'arbre hiérarchique, effectuée comme pour les catégories plus vastes, permet de définir trois familles
- C 100 : encolure haute.
- C 200 : bord absent ou de faible hauteur
- C 300: base élevée.
Les gobelets : famille 100
C'est donc la présence d'un bord (ou encolure) nettement marqué qui caractérise cette famille.
S'agissant d'une forme ouverte, le terme d'encolure ne devrait pas être utilisé.
Le terme de bord ne convient pas mieux pour décrire la partie verticale, limitée par des sillons,
située au-dessus de la panse du type C 131 a (imitation des gobelets d'Aco). Le terme de bandeau,
non retenu dans notre vocabulaire descriptif, aurait pu aussi convenir dans ce cas.
Cette famille renferme trois genres.
- C 110 : diamètre de la base étroit, donc vase avec une panse tronconique
- C 120 : panse cylindrique, très haute
- C 130 : bandeau et borde très élevés.
GENRE C 110 :
Le diamètre de la base, plus étroit que celui du haut de la panse, confère à cette dernière une forme tronconique.
Série C 111 :
La hauteur de la panse est égale à environ 2 fois le diamètre maximum.
Type C 111 a :
Le bord très large et la base portante définissent ce type mis au jour dans un
dépotoir de la fin du IIe ou du début du IIIe siècle.
GENRE C 120 :
La panse, extrêmement haute, est au moins égale à trois fois le diamètre maximum.
Série C 121 :
La base, au diamètre voisin de celui du haut de la panse, est élargie.
Type C 121 a :
Les parois de la panse, verticales, ne présentent qu'une légère convexité.
Cet exemplaire n'est pas daté.
Sa forme particulièrement élancée permet toutefois de le rapprocher
de formes hautes mises au jour à Toulouse dans un contexte augustéen.
GENRE C 130 :
Un bandeau ou un bord très élevé surmonte une panse dont la hauteur est inférieure à 2 fois le diamètre maximum.
Série C 131 :
Cette série recouvre une variété de gobelets bien connus qui sont des imitations de gobelets d'Aco. Les parois en sont légèrement évasées et convexes.
Type C 131 a :
C'est la base, légèrement élargie et peu élevée, qui caractérise le type.
Le seul exemplaire daté se trouvait dans un contexte tibérien.
Des fragments appartenant au même type sont également connus à Saint-Gence
dans un contexte augustéen. D'une façon plus générale,
ces gobelets sont datés de la première moitié du Ier siècle ;
cependant, quelques exemplaires proviennent de contextes un peu plus tardifs.
Les gobelets : famille 200
Les gobelets de cette famille ne possèdent généralement pas de bord.
Lorsqu'il en existe un (genre C 220), celui-ci demeure peu élevé par
rapport à la hauteur de la panse. Cette famille ne renferme qu'un seul genre.
GENRE C 210 :
La base peut être portante ou très peu élevée. Les séries en sont les suivantes :
- C 211 : base large.
- C 212 : présence d'un bord peu élevé
- C 213 : base au diamètre nettement inférieur au diamètre maximum
Série C 211 :
La base large ou légèrement inférieure au diamètre maximum implique des parois verticales ou peu évasées.
Type C 211 a :
Ce gobelet mis au jour dans un contexte de la fin du IIe ou
du début du IIIe siècle, s'illustre par la présence d'une base
non portante et par sa hauteur inférieure au diamètre de la base (forme trapue).
Type C 211 b :
Comme le type précédent, ce gobelet possède une base peu élevée.
Il s'en différencie par une hauteur de la panse plus importante. Bien que non daté,
cet exemplaire évoque des gobelets toulousains du Ier siècle av. J.-C.
Type C 211 c :
Ces deux exemplaires ne possèdent ni bord ni base.
L'exemplaire corrézien, mis au jour dans un contexte de la seconde
moitié du Ier siècle av. J.-C. est à comparer aux gobelets
aux parois peu évasées connus à la Tène III. L'exemplaire creusois,
aux parois verticales convexes, fut mis au jour dans une sépulture
de la fin du IIe siècle.
Série C 212 :
Les vases de cette série se distinguent des deux autres par la présence
d'un bord. Sa faible hauteur, par rapport à la hauteur de la panse qui
est également importante, les distingue de la famille C 100.
Type C 212 a :
C'est un gobelet cylindrique à base portante également découvert dans un contexte
de la seconde moitié du Ier siècle av. J.-C. Il s'agit par ailleurs d'une forme connue à la Tène III.
Type C 212 b :
Type C 212 b : Ce gobelet, caractérisé par une panse tronconique reposant
sur une base élargie, se trouvait dans un contexte du dernier tiers du Ier siècle.
Série C 213 :
Cette série ne comporte qu'un seul individu pratiquement cylindrique.
Type C 213 a :
Ce type, issu d'un ensemble augustéen, présente une base portante.
Il s'agit d'une forme connue de la Tène III au début de l'ère chrétienne.
Les gobelets : famille 300
Cette famille, qui ne comporte que deux gobelets, est caractérisée pa la présence d'une base élevée.
GENRE C 310 :
La base peut être portante ou très peu élevée. Les séries en sont les suivantes :
- C 311 : absence de bord.
- C 312 : présence d'un bord.
Série C 311 :
Cette série se distingue par l'absence de bord.
Type C 311 a :
Ce type s'illustre par la forme particulière de sa base : pied en couronne aux parois concaves
et évasées formant un ombilic sur le fond interne. Cette base, tronquée dans l'exemplaire corrézien,
peut être restituée d'après celle des gobelets similaires connus en Saintonge, en Bretagne et dans l'Est.
Cet exemplaire servait d'urne dans une sépulture de la seconde moitié du IIe siècle.
Il s'agit là d'un exemple caractéristique de conservation d'une céramique et de son utilisation,
en dernier lieu, à des fins funéraires. A Saintes en effet, la fabrication de ce type est précisément datée du règne d'Auguste.
La découverte de vases similaires en Bretagne ou dans l'Est de la France confirme d'ailleurs cette chronologie.
Série C 312 :
Par opposition à la série précédente, celle-ci comprend un vase muni d'un bord.
Type C 312 a :
Ce type, mis au jour dans une sépulture non datée mais attribuable à
la seconde moitié du IIe ou à la première moitié du IIIe
siècle, possède une base étirée fortement rétrécie par rapport à la panse cylindrique.