Les 100 000 tessons recueillis au cours des 10 années de fouilles permettent de dénombrer environ 2000 amphores provenant en très grande majorité d'Italie.
Au cours du IIIe s. av. notre ère, les romains ont conquis la Grande-Grèce et la Sicile. Ils y ont alors découvert des vignobles de qualité.
Ces nouveaux crus leur ont permis de renouveler ceux qui existaient déjà en Etrurie, dans le Latium et en Campanie.
Un grand marché du vin s'est développé en Italie au cours des IIe et Ier s. av. J.-C. A côté des vastes vignobles, on a créé des ateliers de potiers pour fabriquer par dizaines de milliers les amphores nécessaires au conditionnement du vin.
Des bateaux ont également été construits pour assurer le transport. Les plus grands pouvaient contenir jusqu'à 10 000 amphores calées par des fagots et empilées sur plusieurs niveaux grâce à leur fond conique.
Elles arrivaient en Limousin en empruntant la vallée de l'Aude, puis en rejoignant Toulouse avant de remonter vers le nord.
Les amphores découvertes à Saint-Gence, dans des structures antérieures à la Conquête, pouvaient contenir environ 25 litres de vin d'Italie.
Produites en Italie, leur forme a évolué au cours des deux derniers siècles avant notre ère.
Apparue à Saint-Gence au début du IIe siècle av. J.-C., les amphores gréco-italiques, d'abord en forme de toupie avec une lèvre triangulaire, s'allongent progressivement au fil du temps.
Vers 130 av. J.-C., la hauteur de la lèvre augmente peu à peu, le col s'allonge, la panse devient cylindrique avec une épaule bien marquée (forme Dressel 1A).
Au début du Ier s. av. J.-C., les transformations s'amplifient encore et le changement est assez net pour qu'elle se distingue de la précédente. Le volume du pied augmente alors (forme Dressel 1B).
Les timbres amphoriques sont une marque apposée, grâce à des matrices, sur l'argile crue certaines amphores, avant cuisson. Ils peuvent se trouver à différents endroits : lèvre, anse, haut de la panse, pied...
Sur ce timbre, on peut trouver différentes informations : la provenance de l'amphore, des noms propres, symboles ou emblèmes.
Toutefois, certaines amphores ne viennent pas d'Italie.
Quelques tessons appartiennent à des amphores importées depuis la mer Egée. L'anse estampillée, originaire de l'île de Rhodes, qui date des années 171-168 av. J.-C. en est un bon exemple.
L'exportation d'amphores rhodiennes débute vers le milieu du IIIe s. av. J.-C. et, très vite, semble avoir atteint des marchés très éloignés, y compris le midi de la Gaule dans le seconde moitié du IIIe s. av. J.-C.
Dans les dernières années avant notre ère, les amphores à huile de Bétique (Sud de l'Espagne) font leur apparition à Saint-Gence où une dizaine est recensée. Toutefois, la plupart d'entre elles proviennent de la fouille du Bourg où se trouvait une construction du début du Ier s. de notre ère.