La fouille de la parcelle de la Gagnerie, qui s'est déroulée de 2003 à 2007, a révélé un important système de voirie allant de l‘antiquité à la période moderne : deux voies contemporaines de l'agglomération gauloise, une voie médiévale et une voie post-médiévale.
Les deux routes gauloises datent de la seconde moitié du Ier s. av. J.-C. comme l'attestent les tessons de céramique découverts dans la couche de préparation. Il est toutefois possible que l'axe nord-sud reprenne le tracé d'un axe plus ancien.
Une voie nord-sud, creusée dans le sol naturel constitué d'arène granitique relativement compacte à cet endroit, formait une cavée large en moyenne de 9 mètres. Deux fossés limitaient un espace de 5,50 à 6 m de large.
La chaussée comportait deux états :
Le premier, qui reposait sur une couche de préparation constituée d'arène granitique, était composé de pierres liées entre elles par un sédiment sablo-argileux. Par endroits, il n'était constitué que de pierres éparses associées à des tessons d'amphores. Ce niveau de circulation, large d'environ 3 m, montrait d'importantes traces d'usure.
Le second correspond à une recharge constituée d'un nouvel apport de pierres, plus grosses, qui n'ont subi qu'une usure modérée, indiquant que la voie a peu servi après cet ajout. En effet, elle n'a pas survécu à l'abandon du site qui se situe vers le changement d'ère, la tranchée étant complètement comblée au IIe siècle lorsque des structures gallo-romaines se sont implantées sur le site.
Quatre aménagements se greffent sur cette route :
1 : Un trottoir empierré large de 0,70 à 0,80 m existe sur toute la longueur, à l'ouest du fossé ouest, sauf près du carrefour où il passe à l'ouest de ce même fossé. Son niveau se situe entre 0,20 et 0,30 m au-dessus du niveau de circulation.
2 : Un dispositif était destiné à stocker l'eau du fossé. En effet aucun aménagement n'existait pour assurer l'évacuation de l'eau bloquée par la chaussée de la route qui partait vers l'ouest. Aussi, près du carrefour, le fossé, auquel s'ajoutait un creusement latéral, devenait plus profond, permettant de stocker une partie de l'eau d'écoulement et offrant probablement la possibilité de la puiser.
3 : Un diverticule large de 2,50 m subsiste sur 8 m à partir du point de raccordement. Trois creusements situés de chaque côté du fossé, permettaient d'encastrer des pièces de bois, probablement recouvertes de planches, pour en faciliter le franchissement.
4 : L'embranchement de la route qui se dirige vers l'ouest est encaissé de 50 cm par rapport au niveau du sol naturel. Bordée de fossés, elle présentait la même structure que la route nord-sud : un premier niveau de circulation constitué de petites pierres et de tessons d'amphores puis une recharge de pierres plus importantes. Des trous de poteaux gallo-romains du IIe s. de notre ère ont perforé l'empierrement du carrefour.
Une couche de petites pierres limitée par des pierres plus grosses appartient à une route médiévale est-ouest.
La mise en place de cet empierrement est justifié par la nature meuble du remblai de la voie nord-sud sur lequel il repose.
A l'est, l'emplacement de cette route marqué par une légère dépression, a fait disparaître les vestiges gaulois qui auraient pu s'y trouver. Elle devait desservir les structures médiévales fouillées derrière le cimetière.
Au nord de la parcelle, de nombreuses ornières creusées dans l'arène granitique marquent l'emplacement d'une route post-médiévale, probablement utilisée durant une longue période, dont le tracé s'est légèrement déplacé vers le nord.
La route correspondant au premier état est très peu décaissée. Ce sont surtout les nombreuses ornières qui la caractérisent. Celle du second, état, légèrement décalée vers le nord possède également des ornières mais se distingue surtout par une cavée d'une quarantaine de centimètres de profondeur.