La poterie avant la Conquête
Les amphores
Les importations.
Avant la Conquête, la céramique d'importation se limite à quelques tessons de campanienne A en provenance d'Italie. Il s'agit essentiellement de coupes et de bols en pâte rouge rosé avec une couverte noire, brillante. Souvent, des palmettes en creux ornent le fond.
La céramique locale ou régionale.
Pratiquement toute la céramique est donc d'origine locale ou régionale avec des différences technologiques importantes. Il existe par conséquent des céramiques tournées et des céramiques dites modelées. La proportion de ces dernières, encore majoritaires dans la première moitié du IIe s. av. J.-C., diminue progressivement au profit de la céramique tournée, en particulier pour la vaisselle de table.
(profil n° 4).
L'écuelle, utilisée comme assiette creuse est un récipient très commun sur les sites de cette époque.
Les écuelles non tournées, à base portante et parois obliques rectilignes comportent trois principales formes de bords : des bords rentrants, des bords épaissis à l'intérieur et des bords évasés, parfois proches de la verticale.
Les écuelles tournées possèdent souvent une base annulaire, des parois légèrement convexes avec un bord épaissi à l'intérieur et généralement roulé. La présence de palmettes stylisées, sur quelques fonds internes de céramiques noires plus élaborées, montre que ces formes s'inspirent de vases fabriqués dans la région de Naples.
L'écuelle est appelée terrine lorsque son diamètre dépasse 25 cm. Contrairement aux écuelles, peu de terrines sont tournées car elles ne devaient pas figurer parmi la vaisselle de table.
Les jattes carénées, appelées ainsi en raison de l'angle qui marque la partie supérieure de la panse, sont peu fréquentes et chaque forme n'existe ici le plus souvent qu'à un seul exemplaire. Ce sont des céramiques anciennes qui ne sont généralement pas tournées.
Le terme de "gobelet" récipient à boire, regroupe deux formes très différentes :
- l'une haute, avec une partie étroite vers le tiers inférieur de la panse est la plus fréquente,
- l'autre, plus large et moins haute, s'apparente davantage à une jatte munie de parois verticales.
Toutefois, à l'exception des proportions, les deux formes présentent des caractéristiques similaires : une surface noire et polie, des parois concaves, un bord aminci de façon à boire plus aisément. Leurs dimensions varient dans des proportions importantes: le plus grand, haut de 31 cm, contenait 4,5 litres de liquide et pouvait avoir un usage collectif.
Les vases, très communs, servent non seulement à entreposer ou conserver des liquides ou des denrées, mais aussi à faire cuire et mijoter. Dans ce dernier cas, ils ne sont généralement pas tournés, possèdent une forme assez trapue et portent des stries sur la panse. Tracées avec un genre de peigne, elles servaient à régulariser la surface et à la rendre moins glissante, donc plus facile à tenir. Un décor sommaire la sépare du col poli. Les motifs utilisés se limitent à une ligne d'impressions composée de points ou d'incisions obliques. Des traces de suie sur le col et le haut de la panse attestent leur utilisation.
Les vases utilisés pour stocker les denrées sont de grands récipients dont le diamètre à l'ouverture dépasse souvent 25 cm et peut atteindre 37 cm. La contenance de tels récipients peut excéder 50 litres. Les vases tournés, de forme élancée, sont fréquents mais généralement très fragmentés. Certains portent un cordon sur le milieu du col. Leur aspect soigné permet de les ranger dans la vaisselle utilisée pour le service.
Formes céramiques diverses.
Certains récipients, telles les passoires ou les faisselles utilisées pour égoutter les fromages, n'existent qu'en peu d'exemplaires.
Un curieux vase tronconique, d'une vingtaine de centimètres de diamètre avec trois rangées de perforations sur la panse et un gros trou à la base, évoque un pot d'agriculture semblable à ceux découverts dans les jardins de villas gallo-romaines. Les trous pratiqués dans la panse avant cuisson permettaient le passage des racines.
Ces vases, dont l'usage est attesté par les auteurs antiques dès le IVe s. av. J.-C., ont pu être utilisés pour réaliser des marcottages, des boutures ou de simples semis.
Les jetons.
Le nombre de jetons recueillis sur le site dépasse les 500
individus. Ils sont réalisés à partir de tessons de céramique avec plus ou moins de soin.
Toutefois la forme circulaire est bien respectée. Malgré la découpe qui paraît irrégulière, les diamètres d'un même objet varient très peu. Certains sont grossièrement taillés alors que la périphérie de quelques-uns est soigneusement polie.
Les diamètres des jetons sont compris entre 17 et 72 mm avec une moyenne de 35 mm.
Leur fonction est loin d'être établie. Certains pensent qu'ils peuvent constituer un substitut des monnaies, d'autres des jetons de comptabilité.
La poterie après la Conquête
L'exemple de la fosse 447.
Le contenu de cette fosse provient d'une maison incendiée entre
40 et 20 av. J.-C. ce qui présente l'avantage de livrer un
lot important d'objets contemporains. En plus d'objets
brisés dispersés dans le comblement, 9
céramiques intactes regroupées contre la
paroi confirment l'hypothèse d'un
dépôt intentionnel. (voir la page sur les fosses).
Ce lot comporte quelques formes de céramiques en usage avant la Conquête, comme par exemple le pot à cuire sur la droite de la photo, mais de nouvelles formes, inspirées du répertoire italique apparaissent : la marmite tripode, à gauche, et l'assiette. La morphologie des vases évolue également : profil anguleux mouluré ou encolures plus étroites. Parmi les nouvelles formes qui apparaîtront dans les premières décennies du règne d'Auguste, il faut mentionner le mortier utilisé pour écraser les aliments, le pichet, récipient avec anse et bec verseur et la bouteille avec anse et encolure très étroite, facile à boucher. En outre, le pichet devient cylindrique avec des parois beaucoup moins épaisses, généralement avec un décor en léger relief afin de mieux le tenir en main.
Les importations.
Les importations se poursuivent après la Conquête et s'amplifient au début du règne d'Auguste. Elles viennent d'abord d'Italie puis de Gaule lorsque des potiers romains viennent s'y installer
La céramique campanienne diffère de celle de la période précédente. Avec une pâte jaune clair et une couverte brune à brun noir, elle offre de nouvelles formes.
A partir du milieu des années 20 av. J.-C., quelques assiettes dites à enduit rouge pompéien apparaissent ainsi que la céramique sigillée. Ce sont généralement des formes basses (plats, assiettes) avec des bords moulurés.
Le gobelet dit d'Aco, avec un décor en relief constitué de petits picots triangulaires réalisés à l'aide d'un moule est également présent.
Les nouvelles productions.
 partir du milieu des années 20 av. J.-C., apparaît une céramique à pâte très fine avec une surface polie, noire et brillante qui sera produite en quantité dans des ateliers spécialisés (terra-nigra).
Probablement importée à Saint-Gence, cette céramique se limite à trois formes principales rencontrées chacune à des dizaines d'exemplaires :
- Une assiette plate, à
pied annulaire avec un petit bord vertical (1).
- Une coupe à parois concaves, souvent ornée de
baguettes horizontales (2).
- Un vase globulaire avec une panse lisse ou avec une panse cannelée (3 et 4).
D'autres catégories de céramiques se rencontrent en faible quantité : bouteilles et pichets à couverte blanche, fabriqués dans la vallée de l'Allier ou gobelets cylindriques à parois très fines, souvent ornés de reliefs.
La céramique plus grossière peut avoir une origine locale. La grande majorité des formes est maintenant tournée, ce qui permet d'obtenir des vases au profil plus varié, souvent ornés de sillons ou de baguettes qui viennent rompre la monotonie du profil.
Quelques formes, comme les écuelles tronconiques ou des vases à provisions, subsistent, de même que les pots à cuire, toujours non tournés. De nouvelles formes apparaissent : jattes ornées sur la partie supérieure de la panse ou encore des pichets munis d'un col tronconique portant également un décor.
