Sur le site du Patureau, des fosses directement creusées dans l'argile ou d'autres rendues étanches par un apport d'argile armée de fragments d'amphores, étaient liées à une activité en rapport avec l'eau.
Le mobilier découvert dans la parcelle de la Gagnerie indique la présence d'activités métallurgiques. De nombreuses scories de fer se rencontrent au sud de la fouille, en particulier dans les structures augustéennes.
Un bâtiment comportant six trous de poteaux a pu être individualisé. Probablement divisé en deux, il comporte, sur une moitié de sa superficie, un sol d'occupation rectangulaire partiellement conservé car il a été creusé à un niveau inférieur aux sols de circulation environnants.
Un foyer contemporain du sol comprend une couche d'argile rubéfiée, armée de tessons d'amphores.
Il semble probable que cette construction a servi d'atelier de bronzier car une cinquantaine de fragments de creusets ont été découverts sur le sol et d'autres dans une petite fosse située à l'extérieur du bâtiment.
L'atelier et son environnement ont livré un
minimum de trois creusets mesurant une dizaine de
centimètres de hauteur. Les autres fragments, au nombre de 73,
appartiennent à un minimum de 26 creusets de petites
dimensions. Les plus nombreux mesurent près de 60 mm de haut
avec un diamètre maximum de 27/28 mm. Quelques-uns
possèdent des dimensions légèrement
plus réduites. Tous présentent un fond conique et une
surface externe irrégulière et
scorifiée. L'intérieur au contraire est
parfaitement cylindrique. Deux d'entre eux conservent des parcelles de
métal qui, visuellement, évoquent un alliage
cuivreux. Ces objets ont été fabriqués
en modelant de l'argile fortement dégraissée sur
un mandrin, probablement en bois.
D'autres fragments, en forme de coupelles avec un bec pincé, proviennent d'une fosse, très charbonneuse et peu profonde qui a également livré un fragment de moule à alvéoles et quelques déchets ou scories de bronze associés à un denier républicain émis en 78/77 av. J.-C.
Une trentaine de fragments de moules à alvéoles, essentiellement mis au jour sur le site de la Gagnerie, évoquent également le travail du bronze ou de métaux précieux.
Une plaque d'argile quadrangulaire, surcuite, possède des cupules dont les dimensions varient d'une plaque à l'autre. Un poids déterminé d'un ou plusieurs métaux était déposé dans chaque creux.
La plaque était ensuite placée dans un four dont la chaleur provoquait la fusion du métal qui formait un lingot dans chaque alvéole. Ces derniers pouvaient servir à préparer des flans monétaires destinés à la frappe de monnaies.
Un fléau de balance de précision évoque également la métallurgie des métaux précieux.
La découverte d'un petit lingot d'or durant la fouille de 2009 suggère que ce
métal a également pu être travaillé
à Saint-Gence en plus du bronze. La découverte de
nombreux moules à alvéoles, suggèrent
que la frappe de monnaies y était pratiquée,
même si ces moules pouvaient aussi servir à la
fabrication des petits lingots utilisés en bijouterie. Il
est alors envisageable de considérer Saint-Gence comme un
centre important de la cité des Lémovices,
probablement le chef-lieu de cité à certaines
périodes, même si, en Gaule, la frappe de monnaies
pouvait s'effectuer en d'autres lieux.
Les meules de moulin, les mortiers et broyons sont nombreux sur le site. Le moulin rotatif qui apparaît dans le monde celtique vers la fin du IIIe s. ou au début du IIe s. av. J.-C. compte deux parties. La meule fixe, conique, repose sur le sol. Au-dessus, la partie mobile comporte une trémie et un trou de fixation pour la poignée qui permet de l'actionner. La majorité des meules est taillée dans un grès souvent grossier dont quelques gisements sont connus en Charente, en limite des terrains granitiques. D'autres, en granite, peuvent avoir une origine locale.
Pesons et fusaïoles attestent des activités de tissage et de filage de la laine. Les pesons (poids en terre cuite), de forme pyramidale, possèdent, dans leur partie supérieure, un trou permettant d'attacher les fils. Disposés au bas du métier à tisser, ils servaient à tendre les fils de chaîne.
Fixée sur le fuseau, la fusaïole, circulaire et généralement biconique ou cylindrique avec un trou central, lui donnait du poids, améliorant ainsi son fonctionnement. Ce sont souvent de simples tessons de poteries, découpés en cercles et perforés au centre.