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Présentation du site.


La nécropole d'un modeste village gallo-romain a été utilisée pendant un siècle et demi, entre les années 150 de notre ère et les environs de l'an 300. Les 296 sépultures fouillées sont uniquement des tombes à incinération.

La commune de Pontarion, située au sud-ouest du département de la Creuse, à une vingtaine de kilomètres au sud de Guéret se situe à la limite septentrionale de la montagne limousine. Vers le sud de la commune, l'altitude croît rapidement puisqu'elle passe de 430 m sur les rives du Taurion à 680 m près de Soubrebost, soit une différence de 250 m sur une distance inférieure à six kilomètres.

Environnement archéologique.

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Creuse
Carte situant Pontarion et les principales voies antiques de la Creuse.

Une figurine représentant un taureau en bronze est signalée à Pontarion.

En 1843, une note mentionne un temple dédié à Priape, détruit 25 années plus tôt lors de la construction d'une maison.

En 1904 un cimetière gallo-romain fut mis au jour à moins de 500 m de la localité. C'est un laboureur qui, le premier, a mis au jour un bloc de granit présentant une cavité remplie de cendres et d'ossements, enfoui à quelques centimètres seulement. Depuis, une quinzaine de blocs du même genre, les uns cylindriques, les autres cubiques, ont été découverts... L'un d'eux renfermait une médaille complètement fruste... Aucun réceptacle ne renferme d'urne. Cette trouvaille fut précisée par la suite dans une note qui rappelle les circonstances de la découverte et donne la description de sept coffres funéraires déposés en limite de la parcelle. Cette dernière provenait du partage d'un vaste communal dont les lots furent mis en vente à la fin du XIXe siècle.

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Plusieurs routes en usage dans l'Antiquité desservent l'agglomération. La voie venant de Limoges et se dirigeant vers Ahun (Acitodunum de la Table de Peutinger) est bien connue. Plusieurs milliaires dédiés à des empereurs du IIIe s. la jalonnent entre Ahun et Pontarion. Les inscriptions lisibles mentionnent les noms de Valérien et Gallien. Un autre milliaire, dédié à Gordien III, conservé au Moutier d'Ahun, proviendrait de la même voie qui se dirigeait ensuite vers Toulx-Sainte-Croix puis Bourges. Sa structure, à environ 2 km au sud-est d'Ahun est constituée d'une chaussée en dôme, haute de 1,10 m, limitée par deux rangées de grosses pierres et bordée par deux fossés. Sa largeur totale mesure 5,10 m et près du double en incluant la largeur des fossés. Elle comprend, de bas en haut, une couche d'arène granitique compactée, une couche de grosses pierres, une couche fortement compactée, un empierrement et enfin la bande de roulement épaisse de 0,15 m.

Une voie est - ouest, venant d'Aubusson par Blessac, la Pouge et Saint-Hilaire-le-Château devait passer au nord-est du vicus où elle croisait la voie d'Ahun, vraisemblablement à proximité de la structure considérée comme étant un temple. Ensuite elle obliquait légèrement vers le nord-ouest afin de se maintenir sur les plateaux, au nord du Taurion, et se diriger vers Arrênes puis Châteauponsac et Bellac.

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Plan du vicus
Plan du vicus.

L'étude documentaire conduite en 1986 a permis de repérer un nouvel itinéraire contigu à la nécropole. Il s'agit vraisemblablement du même chemin qui, plus loin, est contigu au sanctuaire antique de Puy-Lautard et qui rejoint la voie d'Agrippa Lyon - Saintes au Compeix et se poursuit peut-être vers le sud.

La même année, une étude toponymique suggère l'existence possible d'un vicus à Pontarion. Les formes anciennes de Pontarion donnent en effet Riom en 1209, Ponte Ariom en 1229. Le nom de Pontarion ne signifie donc pas "pont sur le Taurion" mais "Pont à Riom". On retrouve donc le radical Riom dérivé du gaulois Rig-o-magos signifiant le Marché au Roi.

Les différentes prospections conduites depuis dans les environs ont révélé la présence de fragments de sur une surface réduite, environ un hectare, au lieu-dit Fonfroide, à moins de 500 m au nord de la nécropole et près du carrefour du chemin ci-dessus avec la voie antique d'Ahun à Limoges. Un sondage réalisé dans cette zone a mis au jour une fondation de mur dans un environnement de tegulæ mais aucun niveau d'occupation ne subsistait.

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La découverte de la nécropole.

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vue aérienne de la nécropole en cours de fouille
La nécropole en cours de fouille. (Photo J. Perrin)
Les pointillés soulignent le tracé de la voie antique.

Fin janvier 1986, la mairie de Pontarion signalait la mise au jour de sépultures gallo-romaines à incinération sur le territoire de la commune. La découverte a été provoquée par la remise en culture d'une parcelle en friche, dite les Sagnes, située à un kilomètre environ au sud de l'église du bourg, sur un versant exposé au nord.

La visite des lieux a permis de constater que les labours récents avaient exhumé une dizaine de coffres funéraires. La nécropole se situe sur un petit replat, au sud-ouest de la parcelle dont une partie n'a pas été défrichée, probablement en raison des rochers qui apparaissent sous quelques centimètres d'humus.

La dispersion des coffres funéraires et des tessons de céramique sur une grande surface, suggérait l'existence d'une nécropole étendue. Une enquête a rapidement révélé que le lieu de cette découverte coïncidait avec celui de 1904.

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La fouille.

Plan de la nécropole
Plan général de la nécropole.
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La fouille s'est déroulée sur cinq années, de 1986 à 1990.

En 1986 trois secteurs de 16 m2, fouillés en sauvetage urgent, permettent l'étude de 71 structures funéraires sans atteindre une seule limite de la nécropole. Cette fouille révèle l'importance des perturbations qui affectent toute sa surface (absence de couvercles de coffres, réceptacles vidés).

De 1987 à 1990, la fouille se poursuit chaque été durant 4 semaines, en fouille programmée, toujours par secteurs de 4 m sur 4 m.