A l’exception de deux sépultures, seule l’incinération en dépôt secondaire est pratiquée. Les restes du défunt, réduits en cendres sur un bûcher, sont recueillis et déposés dans une fosse.
L’examen des traces laissées par le foyer apporte quelques précisions sur la crémation.
Au centre de la zone rubéfiée qui mesure en moyenne 2,80 de diamètre, un rectangle orienté est-ouest de 2,30 m sur 1,30 m, pratiquement sans traces de rubéfaction peut marquer l’emplacement de la base du bûcher. Les traces rouges périphériques seraient dues à la chute de bois ou de charbons incandescents. La largeur et la puissance de la rubéfaction au sud et surtout au nord suggèrent un écroulement de la partie centrale du tas de bois en cours de combustion.
Les offrandes alimentaires déposées sur le bûcher ne comportaient que des provisions :
céréales, légumineuses, fruits, viande. Aucune découverte ne permet d’évoquer des restes de repas ou de plats cuisinés.
La vaisselle, toujours brisée sur le bûcher avant la crémation, constitue l’essentiel du mobilier recueilli.
L’examen des cassures montre en effet de fréquents points d’impact associés à de longues fractures
Sur les formes basses, les points d’impact situés sur le bord provoquent une ou deux cassures longues et quasi rectilignes.
Les récipients remontés, en particulier la sigillée, présentent des fragments fortement noircis par le feu
alors que d’autres le sont moins où même conservent leur teinte d’origine. Ces différences d’exposition à
la chaleur traduisent d’une part une importante fracturation et d’autre part une dispersion non négligeable
des tessons sur le bûcher et même hors de portée des flammes.
Malgré le nombre considérable de vases représentés, seule une sépulture sur six renfermait de la céramique. Toutefois, ces observations ne signifient pas obligatoirement l’absence de dépôt de céramique sur la bûcher dans la mesure où seule une petite partie du résidu de la crémation était déposé dans la fosse.
Dans tous les cas, il s’agit de vaisselle de table, composée, pour une bonne part de céramique sigillée à l’exception de la sépulture 50 qui ne refermait que de la céramique commune. Même les tripodes, généralement considérés comme des vases à cuire, correspondent ici à de la vaisselle de présentation en raison de leur décoration.
La verrerie devait subir le même sort que la céramique. Aucun récipient n’est conservé en état. Les débris recueillis se limitent à des amas de verre fondu ou fortement déformés par la chaleur. Là encore, des différences d’exposition aux flammes s’observent sur des fragments provenant d’un même récipient. Le nombre réduit de récipients en verre est toutefois à souligner.
Certains objets, de toute évidence présents sur le bûcher comme ceux portés par le défunt, les coffrets ou l’obole à Charon, se retrouvent généralement mêlés au résidu de la crémation ou associés aux ossements. On peu admettre que la plupart des autres ustensiles métalliques reposaient sur le bûcher pendant la crémation. C’est par exemple le cas des objets en bronze sur lesquels s’observent des déformations causées par un début de fusion (poignées de clé, miroir ...).
La question demeure toutefois posée pour certains objets dissociés du résidu de la crémation comme par exemple la cuillère en argent et les objets en fer miniaturisés disposés à l’intérieur du réceptacle de la sépulture en coffre avec l'urne en verre. La disposition de ces objets évoque en effet un dépôt secondaire.